Le banking-mobile, une alternative innovante et efficace

Le mobile banking , au sens strict du terme, désigne les services financiers par téléphone portable, offerts par les banques. Il s’agit principalement de services de consultation de soldes, de paiement de factures et de transfert d’argent.
Au sens large, le concept s’étend à l’ensemble des services financiers pouvant être offerts avec ou sans compte bancaire par tout établissement agréé à cet effet. La complexité de ces services varie entre de simples textos jusqu’aux applications en ligne.

              Ces dix dernières années, la téléphonie mobile s’est développée de façon exponentielle en Afrique ; le taux de bancarisation, lui, demeure faible. Un tel contraste semble produire les conditions idéales pour une expansion du mobile banking sur le continent africain.

La majorité de la population africaine n’a aucun accès aux services bancaires formels. Seuls 20 % des foyers disposent d’un compte en banque, et ainsi, l’Afrique présente le plus faible taux de pénétration des établissements de dépôt au monde.

Particulièrement dans les zones rurales, qui représentent 60 % de la population africaine totale, le réseau des banques commerciales est sous-développé. L’accès aux services financiers est limité, en raison bien sûr de l’isolement géographique, mais aussi de l’insuffisance des infrastructures et la difficile compréhension du monde financier.

Ces facteurs semblent expliquer les coûts étonnement élevés des services bancaires dans ces zones. Ainsi, le montant minimum de dépôt peut atteindre jusqu’à 50 % du produit intérieur brut par habitant dans certains pays, et les coûts de transaction sont généralement relativement élevés.

Le mobile banking présente plusieurs avantages par rapport aux banques traditionnelles. Il est un précieux outil d’affranchissement des contraintes géographiques, est aussi immédiat, sûr et efficace. Il réduit, en outre, les coûts des transactions financières.

Le développement de ce mobile banking fait miroiter un idéal d’accès élargis aux institutions bancaires, à une universalisation. L’objectif premier serait l’intégration des populations non bancarisées, une acclimatation, un apprentissage.

Ces avantages ne sont clairement pas passés inaperçus :

En 2012, ce qu’on a pu appeler « l’argent mobile africain », s’élevait à quelques 61 milliards de dollars, plus encore que l’Europe et l’Amérique du Nord réunis.

Un exemple intéressant de cette réussite du mobile banking, est celui du Kenya :

En 2007, l’opérateur national de téléphonie mobile Safaricom, alors filiale de Vodafone, lançait M-Pesa (« M » pour « mobile » et « Pesa » pour « argent » en swahili). Ce service permettait au plus rudimentaire des téléphones portables de transférer de l’argent à un autre appareil par simple envoi de SMS. Rapidement, M-Pesa rencontre un franc succès : Fin 2008, cinq millions de personnes avaient recours aux paiements et aux transferts d’argent par téléphone portable. En 2009, ce chiffre était passé à 10 millions ; entre 2009 et 2010, le nombre de clients de M-Pesa progressait encore de 61 %, dont un tiers de personnes non bancarisées.

Aujourd’hui, M-Pesa est devenu un acteur à part entière de l’économie Kenyane. De nombreuses banques se sont greffées à son activité, comprenant les bénéfices à tirer d’un tel succès.

Une telle success story le montre donc clairement : les moyens d’assurer l’inclusion financière des populations africaines ne manquent pas. C’est ce que tend à faire NxVision en déployant un système de transfert d’argent par mobile en Mauritanie et au Sénégal.

Le développement du mobile banking semble pouvoir contribuer à stimuler l’épargne domestique et à faire progresser les transferts financiers à bas coût. Il permettrait également de réduire les coûts de transaction. Pour les populations pauvres et non bancarisées d’Afrique, le téléphone portable devient ainsi bien plus qu’un simple téléphone. Il devient une véritable banque à portée de main ce qui amène dès lors à une économie de temps en évitant de devoir se déplacer jusqu’en centre vile dans les institutions de transfert d’argent ou bien de devoir passer par des intermédiaire qui réclament une taxe.

Une limite cependant à une telle réussite : l’inégale pénétration de la téléphonie mobile. Celle-ci reste en effet très variable selon les pays, avec des taux de pénétration allant de moins de 10 % en Éthiopie à presque 100 % au Gabon – la moyenne s’établissant aux alentours de 33 % pour l’ensemble du continent africain. La révolution du téléphone portable ne touche pas tout le monde. La faiblesse des revenus, l’analphabétisme, constituent les principaux obstacles à l’acquisition et à l’utilisation des téléphones portables. À ces obstacles s’ajoutent des taxes élevées qui peuvent, dans des pays comme la Tanzanie, atteindre jusqu’à 30 % des frais globaux.

Néanmoins, la diffusion du banking mobile dans les régions adaptées est une bonne alternative pour les habitants mais aussi pour leur entourage émigré à l’étranger afin de réaliser leur envoi d’argent. Il s’agit aussi d’une excellente opportunité pour les commerçants et leur clients en leur offrant un moyen de paiement rapide, simple et qui permet de garder une trace de ses activités commerciales afin d’améliorer leur gestion. Le banking mobile permet ainsi de stimuler l’initiative entrepreneuriale au niveau local.

Article rédigé par Axelle Chaurang