Cette semaine, nous vous faisons découvrir le portrait d’Odran Guillemard, trésorier et co-fondateur de l’association. Il est, cette année, en Master à l’IEDS de la Sorbonne, spécialité « Développement économique & Politiques agricoles ».
« Développer une association, ou une ONG, est très délicat dans la mesure où la barre de l’éthique est aussi fine que le fil à couper le beurre, pas facile de la voir et pas facile de ne pas la dépasser. Avoir toute la volonté du monde ne suffit même pas car la démarche, si pleine de sentiments soit-elle, peut être détachée de tout sens critique, ce qui peut conduire à une incompréhension des enjeux, pouvant devenir même malsain, et à des conséquences imprévisibles. Un grand nombre d’exemples existent pour illustrer mes propos. Au moins, ils essaient dira-t-on. Mais voilà, à ça moi je ne voulais pas y participer. J’étais déjà sur un autre projet, la lutte contre la construction d’un barrage en Amazonie Péruvienne. Si j’y accordais du sens et étais capable de le légitimer, notamment car je répondais volontairement au projet que ces personnes vivant là-bas avaient décidé, je doutais toujours du sens de ma responsabilité vis-à-vis d’eux. C’est à ce moment-là que Maïlys vint me parler de son souhait de créer Sorbonn’Help. Je réfléchis.
Sorbonn’Help peut être considérée comme une énième association, si je reprends les termes un peu plus haut. Toutefois, pour s’intéresser à Sorbonn’Help il faut comprendre l’essence même du concept de « développement ». Aider est une chose, mais être en mesure de se rendre réellement utile en est une autre. Sorbonn’Help, c’est avant tout le soutien d’un projet déjà en cours, celui de notre premier partenariat, NXVISION. Ce projet vous pouvez en lire les détails sur la page dédiée. A titre personnel, puisque c’est de ça qu’il s’agit, je le légitime dans la mesure où il tente de répondre à un problème vécu par l’initiateur du projet lui-même. Il se fonde sur la réalité et est là pour contribuer à faciliter la vie. Il n’est pas dans une logique lucrative ou encore animée par une recherche gratifiante, il est sincèrement philanthropique, et ce parce que ceux qui le mènent, souhaitent réponde à un problème vécu. Il est légitime aussi parce qu’il est complètement réalisable. Il est légitime parce qu’il s’inscrit dans une démarche de long terme. Il est légitime parce qu’il a la capacité de fédérer et d’apporter des choses à l’ensemble des acteurs concernés. Et c’est là que la notion de « développement », si conceptuelle soit-elle, prend plus de sens.
Sorbonn’Help, c’est donc des étudiants qui cherchent à réaliser des choses, qui cherchent à avancer dans la vie et comprendre, ce sont des étudiants qui essayent de déconstruire ce qui les entoure, de déconstruire leur imaginaire, la société, le concept de développement lui-même, et ce, à travers une approche critique des projets soutenus afin qu’ils soient les plus efficients possible pour tous et à tous les niveaux que cela englobe. Choisir un projet, c’est ce qui légitime une association. Sorbonn’Help essaye donc de promouvoir cette démarche.
Finalement, je me suis dit pourquoi ne pas essayer, et puis, qu’on essaye tous d’évoluer ensemble. Voilà pourquoi je participe à ce projet. Ce n’est pas une propagande mais si ça t’inspire n’hésite pas à venir en parler avec nous, ce serait avec plaisir. »